jeudi 21 février 2013

Repères dans le temps et l’espace

J’t’à côté d’la track
tant mieux simonac!

le train va nulle part
mais il a l’arrogance des cinq siècles passés
de cinq siècles à penser
que l’avenir est en avant
et qu’ici ce sera partout
un train mal élevé, arrogant
qui commence à être à bout

le plein poids d’une civilisation conquérante
qui marche d’un pas assuré et menteur
sur tout ce qui vie
de l'aigle qui vole au serpent qui rampe
sur le don, la réciprocité et les fleurs

un train qui fait sauter les territoires
qui fait éclater les lieux
qui profane l’espace

un conquérant névrotique
qui fuit vers un futur jamais assez loin
un temps jamais assez vite

le train d’une civilisation morte
parce que coupée d’elle-même
parce-que coupée du reste
issue d’une pensée qui découpe, qui classe
qui emballe des objets
pour se les offrir à elle-même
qui a peur de son propre reflet
une image morte et blême

un train qui fille à vive allure
d’un point mort à l’autre
qui voudrait que je sois passager anonyme
un point mobile sur un réseau de contrats de mise en canne
entre deux trajectoires projetées hors d’elles-mêmes
empaniqué d’in arcannes

Moi, chuis à côté d’la track
assis en indien à écouter le chant des Chamans
assistant à un étrange pic-nik
à savourer du mangé ethnique
à respirer bin à fond
comme me le montre toutes sortes de mondes

Comme me le montre toutes sortes de mondes

je m’arrête dans les lieux mythiques
je pose les yeux sur la beauté du monde
je bande en toute humilité comme une offrande
comme un freak

Moi, le Canadien errant qui se fait Québécois
le métisse, le créole, le géritol de câlisse
le militant gazé, le chômeur perdu d’in formulaires
le ti-cul de Masham
qui a peur des Madammes
Moi, le cadeau des dieux, le morceau de ciel bleu
Intimidé par la parade
qui aime comme il peut
qui s’aime comme d’la marde

faits de siècles et d’eau salée
je me fais masse dense
où l’espace se courbe et le temps ralentit
où la magie opère, dans la danse
l’amour, les meetings ou toutes cérémonies
  
Chuis à côté d’la track
et le train va nulle part
je ris avec mes cousines qui détraquent
ceux dont on croit qu’ils ont tort

je caresse les cheveux des jeunes filles
de femmes et de garçons aussi
je parle comme un homme
d’Homme à Homme
avec la gorge pleines d'aiguilles
qu’on retire petit à petit

j’écoute le chant des Chamans
la musique boréale
celle des baleines, des chacals
des vérités  ancestrales

mardi 19 février 2013

Petit tableau de renaissance

le p’tit gars chancelant
se redresse tranquillement
Merci la terre, merci moman
années lumières, bin tranquillement

Années lumières
OK, maintenant!
soir après soir
à chaque instant

petit tapon de boules de feu
le grand frisson de tout c’qui peut
grand éclat de bing, de bang, de bing bang pow!
Pow Wow t’é là!

Bing bang baby all over me!!
Bing bang baby all over me …

Bombe de lait, éclats de mamelles
Ondes-reflets qui inondent le ciel

Ride le casse

les jambes en l’air
la langue à terre
la binette bande
en plein s’a track
un gun d’in fesses
Le casse y ride en tabarnak

les circuits sautent
le sang qui cuit
la tête débolt
les os qui craquent
Le casse y ride en tabarnak

pas l’temps d’le dire
pas l’temps d’sentir
plus vite
Enweille détrack
le casse y ride
It’s a matter of fact

cent miles à l’heure à puissance mille
cent miles à ronde tout seul au monde
cent-mille de trop à puissance X
génération crack, propension crash
prescription-Cash

La tête éclate … her’s another fact

cent-mille morceaux à puissance molle
souvenirs d’école d’y à vingt ans
qui s’pètent la fiole tous en même temps

Enweille le Casse
une dernière ride pis débarrasse
Just another … matter of fact

jeudi 14 février 2013

Le temps qui fait

La météo annonce bin beau
alternance soleil-nuages
pour 100 000 vies en dérapages

Après la pluie, le beau temps
le temps s’crosse en attendant

système dépressionnaire qui s’installe sur l’Amérique
no shit! Ça l’air que chuis pas le seul qui freak

anticyclone qui vient du sud
Yankee you’re home
minerais de fer ou canne à sucre

menace de vents violents
nuages de gaz et pluie de matraques
précipitation partout en même temps
à divers degrés la tête détraque

Alternance soleil-nuages
pour 100 000 vies en dérapages
front froid qui touche tout le monde
nouvelle victime à chaque secondes

Après la pluie, le beau temps
Après la pluie, le beau temps

Salut soleil!
Camarade Printemps

mercredi 13 février 2013

Les saisons de la chair



Hivers :

Un germe de rien
un petit bout fragile
petit bouquet sur une terre de toundra même pas dégelée

insecte insignifiant
exosquelette qui résiste à rien

Fragile, presque rien

Un souffle vide, mince filet
presque plus
A moitié mort, livide
la peu flasque
un homme méconnaissable, presque plus un homme
presque pas vivant
même pas mort

Printemps:

Le soleil plombe, fort
vif
la glace fond, le germe prend
le souffle vient, revient
la lumière frappe la rétine
l'onde se propage

LE VEAU SE LÈVE SUR SES PATTES!!
le ciel s'ouvre, les vaches beuglent, le lait coule
le souffle devient une érection

Été :

les fontaines volent en éclats
les curés pètent la baloune
les vierges partent s'a coke
les volcans trouvent leur point g

les kids font peur aux maîtresses d’école
pis la marde pogne dans les couvents

Automne :

Puis, l'Homme revient à la maison
revient du fond du bout d'la marde
il plante un arbre
s'y repose à l'ombre

L'année prochaine, y pense bien entailler

Épilogue :

Hivers… Printemps… Été… Automne…
Hivers… Printemps… Été… Automne…
Mort… Vie… Frénésie… Sérénité…
Sérénité… Mort… Vie… Frénésie
Frénésie… Sérénité… Mort… Vie
Mort… Vie
Frénésie… Sérénité
Mort…
Vie…

Pendant l'apocalypse



À coup de bombes s’a yeule
y finiront par maîtriser le temps
Prison pour l’aïeul
Les amoureux, au camp!

Dans le vortex des coupes à blanc
des indices boursiers, de la loi et l’ordre
j’me ramanche par en dedans
dans  la joie, les fluides et le désordre

J’me désainsacramante l’âme
en cherchant un coin de ciel tranquille
Les névrotiques sont en demande
Je préfère de loin les seins de Cécile

Dans l’orgie de circuits en panique
la seule bataille qui me reste
c’est celle du système limbique
contre l’arrogance du cortex
son quadrillage, ses 32 bits
son ignorance de l’allégresse

Toucher le sexe des galaxies
Parler la langue de Neandertal
Foutre le bordel au paradis
Dans le plus grand des calme mental